Au loin un hennissement
Chez nous, inhabituel
Sauf une ou deux fois l’an
A la venue des Romanichelles
Ils s’installent pour un temps
A
la croisée des champs
Sur un triangle de terre
Consenti par mon père
Pour certains voisins
Ces gens du voyage
Sont envoyés par le malin
Et passent pour des sauvages
Enfant indomptée
Saisie par l’inquiétude
Et l’exaltation mêlées
Je préfère la mansuétude
Les gitanes, paniers au bras
Parcourent les hameaux
Et ancrés dans leurs pas
Les bambins sont farauds
La joie, un feu de joie
Centre de toute activité
Image idyllique de leur foi
A vivre en toute liberté
Accusés de pillages
Ils font parfois pour manger
Quelques chapardages
De lapins ou poulets
Fantaisistes indépendants
Chacun à son ouvrage
Occupe tout son temps
Entre tressage et rempaillage
Le soir autour du feu
Les enfants se chamaillent
Certains chantent joyeux
Crient leur gouaille
Je les regarde s’épanouir
Intriguée par tant de pétulance
Leur musique à vivre
Est en moi en survivance
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